Ca y est je dors, depuis plusieurs semaines, profondément et naturellement. Pourtant quand je regarde mon compagnon s'endormir, je ressens une pointe d'envie. Où qu'il soit, le sommeil peut le prendre, le surprendre. Hier devant le film, parfois quand il lit, à chaque instant il peut se laisser glisser dans un petit somme réparateur. Alors que je mets un temps fou à me laisser aller.
Je me réveille ce matin à 7 heures et j'aurais bien prolongé d'une heure. Je perçois le verrou dans ma poitrine qui dit « Tu ne dois pas dormir, tu ne dormiras pas ! ». Depuis le cycle de méditation de Deepak Chopra que j'ai fidèlement suivi, je m'endors en récitant un mantra parmi ceux qu'il a proposé, en rythme avec la respiration. Par exemple :
Om Anandham Namah
J'agis sereinement, je suis détaché du résultat de mes actions.
C'est efficace. Ou je sursaute peu de temps après en me rendant compte que je ne récite plus le mantra, ou je me réveille le lendemain matin. Mais il s'agit d'autre chose, Je bloque mon envie de dormir, et quelque part en moi la décision de ne pas dormir a été prise. Je suis le conseil de Gary Craig : Si vous ne savez pas le pourquoi d'une question, inventez !
« Même si je ne DOIS pas dormir, je m'accepte, complètement.
Je ne dois pas dormir... parce que...
Je ne dois pas dormir... parce que...
Je ne dois pas dormir... parce que... »
Taptaptap.
Et ce qui me vient à l'esprit est « Je ne dois pas dormir avant que Maman ne vienne m'embrasser ».
L'association d'idée suivante est stupéfiante : je suis dans mon lit, j'attends ma mère qui viendra peut être m'embrasser, je sais qu'elle est fatiguée, que sa journée a été dure, que monter les escaliers pour venir me voir est un effort supplémentaire, mais je VEUX qu'elle vienne. La compassion que je sens aujourd'hui est complètement étrangère à mon enfant intérieur qui souffre d'une intense contrariété.
« Même si je sens cette intense contrariété parce que Maman, même fatiguée, DOIT monter m'embrasser, je m'accepte », Taptaptap.
Puis je sens que j'ai changé de thème, et le verrou dans la poitrine est toujours la.
« Je ne dois pas dormir... parce que...
Je ne dois pas dormir... parce que...
Je ne dois pas dormir... parce que...
...parce que pour me punir, on m'envoie au lit et que si je m'endors « ils » auront gagné... »
Taptaptap.
Enfin, et la je dois être très petite, j'entre dans la sensation plus que le souvenir que je ne veux pas être exilée dans ma chambre, je veux rester avec ma famille. Ils veulent que je dorme, et bien, non, je vais les punir en ne dormant pas ! Sans me douter un seul instant que c'est moi que je punis, et pour très longtemps. Taptaptap.
Le verrou dans ma poitrine a disparu, mais il est 8 heures, et je me lève.
PS : je ne suis pas prête d'oublier cette sensation fasciste dans ma poitrine d'enfant que les autres doivent se soumettre à ma volonté. J'y repenserai certainement quand je parlerai à un enfant, ça m'aidera « à mettre des mots ».
Je m'endors plus facilement. Pourtant, j'ai remis le même sujet sur le tapis le lendemain puis la semaine d'après et j'ai excavé une idée qui sonne très juste:
"Si je ne m'endors pas, peut être qu'ils vont se rendre compte que je n'ai pas sommeil et ils vont me garder avec eux".
Ahahhh