Je cherchais la troisième voie entre l'EFT qui est une auto-thérapie active et la méthode Sedona qui parfois me fait lâcher un peu trop. Mon compagnon, inspiré et inspirant a mis une vidéo sur Dogen, le moine bouddhiste qui introduisit le Zen au Japon. Me sont revenues mes expériences d'autrefois, mes pratiques du Zen. Parler du Zen est impossible car à l'instant où on formule une idée, le Zen n'est plus la. Le Zen s'est évanoui.

Quand on demande à maître Deshimaru, le moine qui a développé le Zen en France, ce qu'il pense de Jésus, il répond « Pfff, Jesus, it's gooood » et yeux pétillants, il brandit un poing fermé avec le pouce au dessus. Ce que je traduis par « Ohlala, Jésus, c'est booon ». Pour un maître Zen, « Jesus it's good » est l'Anapurna de la conversation théologique. Tout ce qui est important est dit. Question suivante.

Le Zen est une une pratique. On doit en faire l'expérience par soi même, pour soi même, et se taire car en parler est hasardeux. Mais on peut quand même raconter la pratique. 

Les sermons d'un maître Zen, ne visent pas à vous enseigner le bouddhisme, mais à mon avis, à vous faire passer de la tête au Cœur. Par exemple si vous lisez « Esprit Zen, esprit neuf » qui compile les sermons de Shunryu Suzuki Roshi, un des plus beaux livres existants, et si simple, à l'égal de la Genèse ou des évangiles, le livre que moi, j'emmènerais sur une île déserte, vous trouverez une courte description pratique de Zazen, et des textes très imagés, très poétiques, et très pragmatiques qui précisément vous font sortir des concepts pour entrer dans vos perceptions, ce qui est l'autre type de compréhension du bouddhisme. (  même si on peut discuter du mot ).

Le Zen est l'étude de ce qui est, et cette étude se fait à travers la pratique de Zazen. Zazen est la forme de méditation pratiquée par les adeptes du Zen. Je ne pratique pas Zazen dans la mesure où la posture est un élément central et indispensable. Et je crois qu'à travers un de ces paradoxes si habituel dans le bouddhisme Zen, le posture est indispensable et pourtant on peut s'en dispenser. Donc quelque soit la position de mon corps et donc allongée dans mon lit, je descend dans mon Cœur, et je me concentre sur ma respiration, quand j'inspire, je compte 1, quand j'expire je compte 2, j'inspire, je compte 1, j'expire je compte 2, j'inspire, je compte 1, j'expire je compte 2... Se concentrer sur un endroit comme le cœur, ou la zone sous le nombril, ou même le centre de la tête, permet aussi de se concentrer sur des distorsions, des perceptions, des sensations qui sont la et de les observer.

Le pratiquant du Zen est un grand observateur, il se concentre sur ce qui est la, ici et maintenant. Il ne se concentre sur rien en particulier mais pose son esprit sur ce qui est la. Dans mon cas, je posais mon esprit sur mon cœur et constatais une « distorsion ». J'inspire, je compte 1, j'expire je compte 2. et j'observais la distorsion se transformer et disparaître.

Dans un de ses sermons, maître Suzuki dit : « Pour le pratiquant du Zen une mauvaise herbe est un trésor ». C'est ce que j'ai expérimenté : la distorsion disparue, je me suis retrouvée dans le vide avec rien pour m'accrocher et j'ai commencé à rêvasser.

A chaque instant, peut être toutes les 3 secondes, ramener son esprit dans son corps. A chaque instant, ramener son esprit dans son corps. Unifier le corps et l'esprit. Simple non ?