Conseillé par Télérama, je me suis procuré « 5eme avenue, 5 A.M. » qui raconte l'aventure qui a consisté à transformer le roman de Truman Capote, (qui vient d'être réédité en livre de poche) en superproduction hollywoodienne : « Breakfast at Tiffany's », "Diamants sur canapé", en français.. Comme promis le livre est bien écrit, documenté, piquant, drôle.

Sa lecture a fait remonter à la surface des aspects subliminaux qui m'éclairent énormément. Je n'y avais jamais pensé et oui j'ai du être très influencée par ce regard porté par les productueurs américains sur la Femme. Oui, j'ai bien écrit producTUEURS. D'abord une faute de frappe, puis la reconnaissance d'un simple fait. Que dit l'auteur ? Qu'avant 1960, la vertu était représenté par la jeune femme qui refusant tentations et marivaudage arrivait vierge au mariage. Doris Day était l'image de ce parangon, qui intacte au matin de ses noces, entamait une terne vie de bonne tenue.

Toutes les autres, celles qui aimaient s'amuser, les légères, les pas farouches ou les professionnelles du câlin, celles la oui, passaient, au mieux, un bon moment dans le film mais à la fin les foudres s'abattaient drues sur leur pauvre corps déchu, et c'était bien fait !

L'auteur, Sam Wasson se paye une bonne tranche de fantaisie quand il décortique le sens des petites robes noires. Le noir est le signe du deuil, oui, mais aussi de l'expérience, ahah ! Celle qui en portait une était la proie toute désignée pour l'homme en chasse, le carnassier, celui qui ne voulait pas se donner la peine d'aimer. Celui la même, parfois, qui, déconfit et repentant, se passerait, à la fin, la bague au doigt. Dés que votre regard tombait sur la femme en noir vous saviez que c'était la méchante, la perverse ou la dépravée, celle qui finirait mal et sur laquelle vous pouviez en toute tranquillité lâcher la haine de vos sales jugements. Ouhh, la vilaine !

breakfast in tiffany sVoila où en était la situation en 1960, quand Blake Edwards, tourne « Breakfast in Tiffany's », et donne le rôle de la jouisseuse, à cette lumière de pureté qu'est Audrey Hepburn. Et bien sur, Audrey porte une robe noire dessinée par Hubert de Givenchy, classique devant, à bien y regarder, coquine derrière.

Les producteurs au fond se foutent de la morale et maintiennent le yeux fixés sur le chiffre des entrées. Les critiques perdus, patinent entre approbation et condamnation. Le public suit, quitte la chaleur du foyer pour aller voir cette sympathique délurée qui malgré sa criminelle inconduite finit heureuse.

Et hop, nous entrons au cinéma, dans l'âge de la femme pré moderne. Cool !

 

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