ACCEPTER LES LIMITES DE LA PAROLE HUMAINE. C'est comme ça, parler est un effroyable moyen de communication ! Imprécis, compulsif, soumis à nos émotions du moment, différent de l'un à l'autre,( la preuve en est qu'il existe des dictionnaires pour certains, philosophes,)

 Le langage nous trahit d'instant en instant. Votre Amour vous a promis ci et il a fait ça. Et, le drame se réactive. C'est très mal, nous devrions toujours tenir nos promesses, être fidèle à notre parole, ne jamais mentir. Mentir est un péché capital. Celui qui, excusez moi, a décrété une règle aussi intenable et irréaliste, n'était pas humain. "Evite de créer des embrouilles" me semble plus concret. Et toujours plus complexe: un de mes patients me dit: "Exagérer n'est pas mentir."

L'usage irréfléchi de "jamais" et "toujours"  devrait trouver un pardon. Connaissez vous la chanson de Barbara:

"A chaque fois qu'on parle d'Amour, c'est avec "jamais" et "toujours"

viens je te ferai le serment qu'avant toi

y'avait pas d'avant."

D'autre part, comment voulez vous, dans un monde de réalités changeantes, où les mots n'ont pas le même sens de l'un à l'autre, où les contraintes de la vie courante, parfois contradictoires nous basculent d'un point de vue à l'autre, ne JAMAIS changer de décision ? Le mariage à vie est un contrat qui avait du sens quand la durée d'existence ne dépassait pas quarante ans. Savez-vous qu'on reproche à nos hommes publiques d'avoir été engagé dans tel groupe politique il y a trente ans ? Ou d'avoir dit telle phrase apparement contradictoire avec leur comportement d'aujourd'hui, il y a cinq ans? Les réalités se transforment et chaque expérience devrait nous faire évoluer. C'est presque un devoir de changer d'avis de temps en temps, et je crains ceux qui se vantent d'avoir toujours été fidèles à leurs convictions d'antan. Etre fidèle à ses convictions d'aujourd'hui, oui alors !

Alors, por favor, que chacun s'entraine à écouter avec dans un coin de sa tête, que peut-être ce qui vient d'être dit n'est pas forcement ce qui veut être dit, que chacun change d'opinion, que ce n'est pas un drame de se tromper sur soi-même, de n'avoir pas poussé sa reflexion jusqu'au bout, d'être fatigué, d'avoir la langue qui fourche, de gaffer... Et de se l'autoriser à soi même, autant qu'aux autres.

Que diable, un peu d'indulgence et de tendresse dans un monde qui en a bien besoin.